Publié le Dimanche 6 novembre 2022 à 12:00:00 par Cedric Gasperini
L'Edito du Dimanche
Paris, je t'aime
On a tous nos moments de faiblesse. Cette semaine, par exemple, suite à une manifestation dans mon salon avec des slogans de type « j’ai plus rien à me mettre », « j’ai plus de pantalon bientôt je devrais aller à l’école en culotte » et « mes chaussures sont trouées bientôt ce seront des tongs », j’ai cédé à la pression filiale et ai accepté une virée sur Paris pour aller chiner dans les friperies.Ma chère, tendre et aimante épouse ayant, de surcroît, besoin d’une vaccination spéciale en vue d’un prochain voyage, je cite, « loin, très loin, pour ne plus voir ta gueule quelques jours », nous avons fait d’une pierre deux coups et nous sommes « montés à la Capitale », comme z’on dit, nouz’autres les bouseux.
Rah putain, j’aurais pas dû.
Mais dès le trajet en RER, hein, j’ai bien senti que cette journée allait me gaver sévère. Je ne vais pas rentrer dans les détails ou me lancer dans un grand débat sur la mendicité parisienne. Mais les bandes organisées qui vous harcèlent tout au long de votre voyage, ça me donne envie d’être généreux en partageant des petits pains. Et des gros pains aussi. Dans la gueule. 7 mendiantes en une demi-heure de trajet, c’est pas un p’tit peu beaucoup, ça ?
Je ne dis pas que suis insensible à la misère humaine, mais là, franchement, j’ai toujours beaucoup de mal à supporter ces petites connasses (ce sont essentiellement des filles et des femmes) qui cachent leur survet’ Adidas flambant neuf sous un abaya faussement vieilli. Il suffit de regarder leurs pieds et découvrir une paire de Nike dernier cri pour mettre à jour la supercherie. C’est d’ailleurs devenu un réflexe : regarder les chaussures des mendiant(e)s. Ça révèle bien souvent des surprises…
Je vous laisse vous offusquer si vous le souhaitez et me traiter d’être vil et abject, sans cœur, inhumain parce que dans tous les cas, ces personnes ont besoin d’aide. J’ai dit que je ne voulais pas lancer un quelconque débat ni passer des heures à argumenter à grands renforts de détails, d’expérience, voire d’articles de presse concernant les familles, voire les mafias qui gèrent cette mendicité parfois bien lucrative.
Et puis, d’ailleurs, je n’ai jamais prétendu ne pas être vil et abject voire sans cœur ou inhumain. Mais en tout cas, je peux vous dire que ces bandes-là, on ne les voit pas se peler les arpions sous une tente Quechua plantée au-dessus d’une bouche d’aération de métro pour lutter contre le froid. Ni venir chercher un peu de chaleur à la Soupe Populaire. Alors laissez-moi dispenser ma haine contre qui j’ai envie et garder mes gestes de générosité pour les autres.
En tout cas, durant ce trajet, à mon avis, les plus nécessiteux étaient ce petit étudiant qui avalait péniblement un sandwich triangle dégueulasse et le contrôleur, un peu perdu, qui devait se demander ce qui avait aussi mal tourné dans sa vie pour en arriver là. Là encore, hein, ne tirez pas de conclusion hâtive : je n’ai rien contre les contrôleurs. Et si les vanner, c’est gratuit, c’est très facile, il n’empêche que tirer sur les ambulances de temps en temps, c’est aussi un des petits plaisirs de la vie…
Je vous rassure, le reste de la journée ne s’est pas déroulé de meilleure humeur. J’ai regretté de ne pas être venu équipé d’un bâton. Un simple petit bâton pour planter dans les roues (ou à défaut dans les yeux) des cyclistes parisiens. Ils ne cessent de prouver que ce sentiment de détestation incommensurable que leur porte toute la population est amplement mérité. Feux non respectés, priorité prise de force sur les passages piétons, circulation à fond sur les trottoirs… Et permettez-moi de rajouter à cette engeance infâme les utilisateurs de trottinettes électriques. Personnellement, je veux bien que les cyclistes gueulent parce qu’ils ne se sentent pas en sécurité sur la route, mais force est de constater qu’ils sont très nombreux, voire majoritaires, à Paris, à avoir un comportement suicidaire. Quand tu roules à fond sans respecter les passages piétons ni les feux rouges, il ne faut pas s’étonner à un moment de se retrouver à regarder de très très près un essieu de camion en plein fonctionnement.
Quant à la réputation des cafetiers parisiens, je la trouve injuste. Mais si, vous savez, ce bon gros cliché des « gros cons de serveurs » dans les bars de Paris, qui font toujours la gueule et traitent les touristes comme de la merde. Moi je trouve que tout le monde devrait être heureux de payer 10 balles son demi de bière, être à deux doigts d’exploser le serveur parce qu’il refuse de servir un verre d’eau à une personne « qui n’a pas consommé » (article 77 de la loi n° 2020-105) et tente de vous rendre la monnaie sur 20 € alors que vous lui avez filé un billet de 50.
La grande question sur cette expérience qui a failli se terminer à coups de table de bistrot dans les gencives étant : « mais qu’est-ce que je foutais avec un billet de 50 € ».
Je vous rassure, la journée s’est terminée en apothéose, grâce à la SNCF qui, une nouvelle fois, a fait étalage de son incompétence et de son mépris total envers les passagers : RER qui décide de s’arrêter 5 stations avant le terminus (où je devais descendre). Sans aucune explication. Sur un quai non abrité alors que la pluie commence à tomber… RER suivant qui arrive avec 15 min de retard… Aucun problème annoncé par les voies de communication officielles… Merci, merci la SNCF de nous faire détester le train.
Voilà le bilan merveilleux d’une journée pénible à laquelle il manque sans doute un paragraphe sur le prix des fringues dites « de seconde main ». Perso, je croyais que « seconde main », ça enlevait de la valeur aux frusques. Mais vu les prix pratiqués à Paris, j’ai un doute.
Ce n’est pas la première fois que je fais le constat, dans ces colonnes, de ma totale désillusion sur la capitale. Ce n’est pas la première fois que je vous avoue avoir pourtant, dans mes vertes années, été un amoureux de Paris, de ses avenues, de ses ambiances, de ses quartiers populaires. J’y ai trainé mes guêtres plus qu’à mon tour. J’y ai battu le pavé avec un plaisir indescriptible, connaissant tous les recoins, tous les bons plans, tous les endroits branchés qu’il fallait, alors, connaître. Mais ce Paris-là est mort depuis bien longtemps. Et la ville s’est enfoncée dans une atmosphère et une réputation exécrables rendant, aujourd’hui, toute visite digne d’un chemin de croix.
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