L'Edito du Dimanche

 

Publié le Dimanche 8 mai 2022 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du Dimanche

Un jour j'irai à New-York avec toi

imageEtonnamment, j’ai reçu quelques mails de critiques suite à mon édito de la semaine dernière dans lequel je fustigeais l’odeur détestable des rues de New-York. Cela dit, quand j’écris « étonnamment », c’est juste une figure de style introductive, puisqu’en réalité, ça n’a rien d’étonnant : aujourd’hui, les gens n’ont tellement rien à foutre de leur temps et de leur intellect qu’ils donnent leur avis sur tout et rien, en particulier quand on ne leur demande pas et que l’on n’en a rien à carrer.

Mais bref.

Bien entendu que mon séjour New-Yorkais ne s’est pas résumé à courir tous les Sephora de la ville pour parfumer mon masque dans le but de cacher cette odeur que je répugne.
Bien entendu, j’ai traversé la ville de long en large (plus de 70 bornes à pied en 4 jours) pour en visiter chaque recoin, chaque monument, chaque lieu mythique. Mais je n’avais pas spécialement envie de vous écrire un énième guide touristique façon « Une semaine à New-York : ce qu’il faut absolument voir dans la ville ».

imageCela dit, j’aurais pu vous raconter quelques anecdotes. Comme le fait d’être emmené dans une salle à part pour un interrogatoire dès mon arrivée à l’aéroport JFK, sous les yeux paniqués de mes filles façon « mais qu’est-ce qu’ils vont faire à papa ? » et les yeux consternés de mon épouse « mais qu’est-ce qu’il a encore foutu ce con ? ». Sous bonne escorte, exclusivement féminine, j’ai été conduit dans les locaux de la Police aux frontières en me disant, sur le chemin, que ce serait trop cool si une fois arrivés dans la salle, les policières faisaient péter le son et se mettaient à se trémousser sur des barres en ôtant leurs vêtements et en criant « Happy Birthday Mister President! ». Sauf que bon. On n’était pas dans un film, il n’y avait pas de barre, pas de musique et je ne suis pas président. Et en plus, ce n’était même pas mon anniversaire.

Non, j’ai juste eu droit à un rapide interrogatoire de dix minutes « What’syourname Whatareyouherefor WheredoyoustayinNewYork Whoareyoutravellingwith Whatareyouherefor WheredoyoustayinNewYork Doyouwantotkissme Whatareyouherefor WheredoyoustayinNewYork ». Oui parce que les douaniers américains aiment bien vous poser six fois les mêmes questions pour voir si vous donnez les mêmes réponses ou bien si vous vous embrouillez, tout en oubliant que vous venez de passer sept heures dans un fauteuil de merde avec les jambes pliées en quatre, à essayer de dormir entre un gros qui ronfle et un gamin qui chiale, tandis que la personne devant vous rabat complètement son siège pour vous imprimer le dossier sur la tronche. Et donc, par conséquent, ouais, vous avez toutes les raisons d’être un peu embrouillé, de base, même sans leurs questions à la con.

Finalement, j’ai été relâché rapidement, après avoir invoqué le 18ème amendement des Etats-Unis. Ha ha. J’ai bien vu que les fliquettes ont été bluffées par ma connaissance pointue de la loi américaine.

En fait, la douanière m’avait trouvé « louche » et avait donc demandé un contrôle renforcé sur ma personne. Mais comme je souriais comme un con à cette idée de strip-tease et de barre, elles se sont juste dit que j’étais un peu simplet et elles m’ont relâché très vite.

imageJ’aurais pu vous parler de la vue que l’on a en haut de l’Empire State Building. J’aurais pu vous parler de celle du Rockefeller Center, tout aussi impressionnante. J’aurais pu vous parler du bateau que l’on a pris pour aller voir la Statue de la Liberté, bateau tellement vide que l’on aurait pu croire qu’il avait été privatisé pour nous. Moins drôle, j’aurais pu vous parler de la misère des rues et leurs innombrables SDF. Ils y sont vraiment, vraiment nombreux. J’aurais pu vous parler de la bouffe américaine – oui, c’est tout à fait ce que vous pouvez vous imaginer. J’aurais pu vous parler de cette vaste fumisterie de magasins qui jouent la carte de l’écologie et du respect de la nature, tout en illuminant 24h/24 leur boutique, clim à fond et sac en plastique offert pour mettre vos achats. J’aurais pu vous parler du folklore de Time Square. Ou de ce Green market fort sympathique sur lequel nous sommes tombés par hasard mais qui nous a ravi par son côté humain, en opposition total avec la démesure New-Yorkaise. J’aurais pu vous parler du métro, de Central Park, des Hot-dogs, de mon amour pour le musée Guggenheim, mon détour obligatoire pour voir la caserne Ghostbusters… et de beaucoup d’autres choses encore.

Mais j’ai préféré vous parler des odeurs. C’est vrai. Parce que j’ai un nez sensible. Voilà tout.

Aujourd’hui, nous sommes le 8 mai. La France fête les 77 ans de la victoire sur le nazisme, la haine et la barbarie. Partout dans le pays, des commémorations ont lieu. Il y a même des bals populaires qui sont encore organisés (qui l’ont été hier soir pour la plupart) pour fêter l’événement.
77 ans plus tard, 41,45% des votants font honte à cette commémoration. Et certains, parmi eux, vont se pavaner aujourd’hui dans leurs beaux costumes sans même avoir, pour la plupart, conscience de l’ironie de leur comportement.

 

 
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