L'Edito du Dimanche

 

Publié le Dimanche 26 décembre 2021 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du Dimanche

Un si joyeux Noël

imageAutant j’aime la période avant Noël, autant, dès le 25 passé, ça me donne envie de chialer comme une amphore.
Avant Noël, on plonge dans une ambiance euphorique, pleine de gaité, de joie, de guirlandes qui clignotent, d’odeurs de sapin fraîchement coupé, de cadeaux en vitrine… c’est une surdose d’allégresse qui vous rend la vie plus légère. Et il faut bien ça pour supporter, comme chaque année, les braillements horripilants des haut-parleurs de centres commerciaux ou de boutiques qui vous assènent inlassablement que « All I Want For Christmas Is You ».
J’aime ces quelques semaines pré-nativité. J’aime ressentir ce sentiment de plénitude quand je trouve un cadeau pour mes gamines, avec la certitude que ce sera une chouette surprise pour elles. Bon, je sais pertinemment qu’au moment du déballage, soit elles trouveront ça naze, soit elles s’en battront les steaks puissance mille, mais sur le moment, je suis content de moi et j’en mettrai ma main à couper que c’est une chouette idée. Heureusement que je n’ai jamais fait le pari, sinon je serais manchot depuis longtemps.
imageEt puis il y a le calendrier de l’avent. J’adore les calendriers de l‘avent. On n’est jamais déçu avec un calendrier de l’avent. Ou alors on n’a pas compris le principe du calendrier de l’avent. Ou on est ingrat. Ou très con. Ou tout à la fois. Mais moi, j’adore les calendriers de l’avent. Oui, parfois, le petit cadeau est moins bien que celui de la veille, mais ça reste un petit cadeau. Et moi, j’aime bien les petits cadeaux. C’est chouette d’avoir un petit cadeau tous les jours. On devrait même faire des calendriers cadeaux avec 365 cases. Et soyons fous, des calendriers avec 366 cases les années bissextiles.
Bref, j’aime la période avant Noël. Et je déteste la période qui suit les fêtes. L’euphorie qui retombe, les vitrines qui se défont. Le monde qui replonge dans la grisaille et le froid, sans le but d’un jour joyeux à atteindre. Janvier, c’est nul.
On devrait arrêter Noël le 24 au matin, d’ailleurs. Quand on ouvre sa dernière case du calendrier de l’avent. Après, c’est nul. Le stress du repas du réveillon, les repas interminables, les discussions à la con, le tonton facho, antivax, homophobe, voire les trois à la fois… et même si c’est la figure du « tonton » qui est généralement pointée du doigt, ça peut tout à fait être une tata, un frère, une sœur, un parent, voire pire, un enfant, à vous donner carrément des regrets de ne pas avoir opté pour une vasectomie comme cadeau de mariage. Et puis, cette année, c’était option coton-tige dans le pif. Du moins si vous aviez un tant soit peu de jugeotte. Sauf le tonton antivax, bien entendu, qui, de toute manière, est aussi adepte de la théorie du complot et toujours persuadé que c’est une juste une mauvaise grippe et qu’on nous ment, que les chiffres sont faux et que tout ça, c’est finalement juste un moyen de contrôler la population, et que jamais, ô grand jamais, il n’ira se faire trifouiller le naseau par une folle en tenue antiradiation. Même si, au final, des tontons comme ça, y’en a de moins en moins aux réunions de famille et de plus en plus dans les cimetières.
imageEn tout cas, moi, je n’avais pas de réveillon de prévu, ma famille a sauté sur l’occasion de me savoir cas contact pour me faire comprendre que c’était mieux si je restais à la maison, qu’on ne sait jamais, que d’accord, j’allais faire un dépistage le jour même mais même négatif, on ne sait jamais, c’est pas fiable ces choses-là, on vieillit on est fragiles, non mais c’est pas grave, hein, reste chez toi, on fêtera ça un autre jour, genre l’année prochaine.
Je me suis dit que j’allais donc passer le réveillon chez ma belle-famille. Qui m’a répondu que c’était mieux si je restais à la maison, qu’on ne sait jamais, que d’accord, j’allais faire un dépistage le jour même mais même négatif, on ne sait jamais, c’est pas fiable ces choses-là, on vieillit on est fragiles, non mais c’est pas grave, hein, reste chez toi, on fêtera ça un autre jour, genre l’année prochaine. Mais leur fille, elle, pouvait venir. Et mes gamines aussi. Que elles, c’est pas pareil.
imageBref. Le jour du réveillon, j’ai quand même eu droit au coton-tige. A force d’être cas contact, franchement, j’ai l’impression que mon nez est devenu un hall de gare. Maintenant, je connais même le prénom de l’infirmière qui fait les tests. Mélissa. Elle est gentille, Mélissa. Quand elle m’a vu arrivé, vendredi dernier, elle m’a dit qu’elle était contente de me voir, que je lui avais manqué parce que tous ses patients ne sont pas aussi gentils et qu’elle aime bien discuter avec moi. C’est bien la seule. J’ai été à deux doigts de lui proposer de passer le réveillon ensemble. Mais bon. Je me suis dit que ça aurait été un peu abusé, qu’après tout, je ne connais d’elle que ses yeux et elle connait surtout de moi mes narines ce qui, même si elles sont tout à fait correctes, ne sont pas ce qu’il y a de mieux chez moi. Du moins je pense.
Pour la soirée du réveillon, j’ai fait une bonne flambée dans la cheminée, j’ai calé mon fauteuil en face, je me suis ouvert une bonne bouteille de whisky, deux-trois crevettes et zou, ça a fait ma soirée.
Je m’étais bien offert un petit homard de derrière les fagots mais cet enfoiré a pété l’élastique qui fermait sa pince droite. imageIl m’a chopé le pouce et a commencé à serrer comme un malade. Je suis certain qu’il l’aurait coupé en deux si je ne lui avais pas éclaté la tronche à coups de talon. Résultat, un homard écrasé au sol, un pouce en partie sectionné. Et allez donc aux urgences un 24 au soir. M’en fous, j’ai désinfecté au Pure Malt 21 ans d’âge et je me suis recousu tout seul. C’est pas le première fois, je sais faire maintenant.
Enfin bon. Je me suis couché vers minuit. Ma chère, tendre et aimante épouse est rentrée peu après avec les gamines. Et le lendemain, on a pu ouvrir les cadeaux en famille.
Et cette année, j’avais mis le paquet niveau cadeaux. Sans jeu de mot aucun. J’avais carrément vendu un rein pour acheter oreillettes Bluetooth, casque sans fil, sac à main de haute couture, fringues de marque et j’en passe.
Ben heureusement que ce n’était pas le mien, de rein. J’aurais regretté. Parce que perso, comme cadeau, j’ai eu un Twinkie.
imageVéridique. Et encore, un Twinkie écrasé. Véridique aussi. Avec comme explication que « tu dis toujours que tu ne veux rien comme cadeau, mais je sais que t’aimes bien les Twinkies, alors quand j’ai vu une boutique qui en vendait, je t’en ai quand même pris un, par contre, il a un peu souffert dans mon sac, en parlant de sac, merci, t’es fou, fallait pas, ça a dû te coûter une fortune ».
Bref. J’ai fêté Noël. Et j’ai eu un Twinkie. Ecrasé. Un doigt en miettes. Et un coton-tige dans le pif.

Joyeux Noël, mes couilles ouais.

 

 
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Commentaires

Ecrit par Quantum le 26/12/2021 à 19:20

 

1

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Inscrit le 08/05/2009

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Même si, au final, des tontons comme ça, y’en a de moins en moins aux réunions de famille et de plus en plus dans les cimetières.

si seulement ça pouvait être vrai ...

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