L'Edito du Dimanche

 

Publié le Dimanche 22 août 2021 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du Dimanche

On ne peut plus rien faire

imageLes vacances, c’est nul.

Déjà, y’a plein de monde partout. Plein de gens qui font rien qu’à vous énerver en ne faisant pas les choses comme vous voudriez qu’ils les fassent. Il avait raison, Jean-Paul : l’enfer, c’est les autres. Des fois, vaudrait mieux rester chez soi, en huis-clos, plutôt que d’espérer trouver le bonheur les couilles à l’air sur la plage, baignée par un doux soleil estival.
Parce que justement, les couilles à l’air, c’est interdit. Enfin, sur une plage normale, c’est interdit. Moi j’ai bien essayé d’expliquer aux gendarmes que les deux petits gamins qui couraient à poil dans la mer à dix mètres de là, eux, on ne leur disait rien, alors que moi, si, et que c’était clairement une violation de l'article 225-1 du code pénal relatif à la discrimination, ils n’ont rien voulu entendre. C’est vrai quoi, pourquoi un gamin de 4 ans pourrait courir sur la plage le vermicelle à l’air alors que moi, éloigner les méduses en faisant un hélicobite marin, on me l’interdit ? Alors qu’en plus, ça rend service à tout le monde. Je suis désolé, mais si c’est une question d’âge, c’est de la discrimination. Si c’est une question de taille aussi, hein.

Les vacances, c’est nul.

imageRebelotte avec les mouettes. Je vais sans doute vous l’apprendre, mais shooter un goéland sur un rocher avec son lance-pierres depuis son kayak, c’est interdit. Même quand vous pagayez depuis 10 minutes comme un forçat dans l’espoir de fuir un violent courant contraire et que ledit goéland semble se foutre de votre gueule en vous regardant d’un œil rigolard en poussant des cris stridents qui ressemblent bien plus à des rires qu’à une mélodie avienne. Et bien non. Vous n’avez pas le droit de lui rabattre son caquet avec un caillou dans la tête. Vous n’avez pas non plus le droit d’empaler votre trophée à l’entrée de votre appartement : les voisins de votre résidence estivale se plaignent.

Les vacances, c’est nul.

imageTiens : vous allez vous coucher moins bête. Je vais vous apprendre encore plein de trucs qui sont interdits alors qu’on ne le soupçonnait pas. Imaginons : vous faites du kayak, pépère, sur la mer, au large pour pas être emmerdé. Et bien sachez que :
-    Il est interdit de frapper avec votre pagaie un type qui pour déconner a décidé de passer à fond, juste à côté de vous, avec son scooter des mers de merde. Même quand il est tombé à l’eau avec des dents en moins, il est interdit de continuer à le frapper.
-    Quand vous croisez un bébé dauphin qui décide de tourner autour de votre kayak et qu’au bout d’un moment, ça vous énerve, il est interdit de le harponner avec un pied de parasol en pleine tête, même si vous promettez de le manger après pour pas gâcher. Et là encore, l’empaler devant votre appartement comme un trophée, c’est interdit, ça fait gueuler les voisins.

Les vacances, c’est nul.

imageDe toute façon, on le sait : on est dans un état liberticide. Ils le disent, les gens, sur les réseaux sociaux. On ne peut plus rien dire, on ne peut plus rien faire, tout nous est interdit. Ces gouvernants qui ont fait mai 68 et prônaient la liberté à tout prix, qui voulaient « vivre sans temps mort et jouir sans entraves » semblent avoir eu une panne sexuelle qui leur a chamboulé les méninges : ils ont finalement verrouillé la société à grands renforts de lois plus contraignantes que celles qu’ils dénonçaient.

Je les comprends, tous les gens qui manifestent et hurlent dans la rue pour dénoncer la dictature dans laquelle on vit.

Finalement, lassé et vexé, j’ai donc décidé tout seul d’écourter mes vacances, sur ordonnance du juge assorti d’une interdiction de séjour dans le département, pour une durée de 12 mois.

M’en fous.

Je reviendrai l’année prochaine.

 

 
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