L'Edito du Dimanche

 

Publié le Dimanche 4 août 2019 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du Dimanche

Je ne suis qu'amour et tendresse

imageRécemment, l’un d’entre vous a mis en lumière le manque de compassion, dans mes éditos, envers mes concitoyens, sous-entendant que je manquerais de patience et de compréhension face à tous ces petits défauts du quotidien qui émanent de mes semblables, voire même que je manquerais d’amour et de tendresse en général.

Alors que merde, de l’amour et de la tendresse, j’en ai plein à donner, moi. Sauf que ce n’est pas ma faute si les autres ne cessent d’agir stupidement. Moi, je me verrais plutôt comme une sorte de Prédicateur, voyez-vous. Le missionnaire, même si j’aime plein d’autres positions, qui va porter la bonne parole aux gens. Sauf qu’à la place de tutoyer le divin, je leur apprends les règles du savoir-vivre et du respect. J’suis une sorte de messie, en fait. J’suis d’ailleurs persuadé que là, quelque part, une croix m’attend et que les clous qui me permettront de m’y maintenir ont déjà été forgés.

Prenant à témoin les nanas qui partagent mon quotidien, à la recherche d’un certain soutien et d’un petit mot pour me remonter le moral, j’ai été qualifié, et je ne citerai ici que quelques-uns des termes ayant été prononcés ce jour-là, au choix, de « bougon », « psychopathe en puissance » ou encore de « type dangereux mais je t’aime quand même t’es mon papa ». C’est râpé pour le Jésus des temps modernes, quoi…

Bon. Après, ça a dérivé un peu, à base d’aspirateur mal passé, de linge plié n’importe comment, de machine à laver pas lancée à temps, de refus de prêter sa console à ses enfants, de regards noirs lancés à n’importe quel mec qui vient parler à mes filles ou encore de poubelles que j’ai oublié de sortir deux fois sur les quinze dernières années mais sachez qu’une femme, ça n’oublie ni ne pardonne jamais rien.

Bref. A entendre mes proches, Jason Voorhees, Freddy Krueger, Bubba Sawyer ou Michael Myers sont mes apôtres et même le requin des dents de la mer fait demi-tour quand je suis dans l’eau.

imagePourtant, je vous le redis, je ne suis qu’amour et tendresse. Vous vous méprenez sur mes intentions. Je jouis du bonheur de tous ces petits plaisirs quotidiens qui enchantent mon existence. La promenade quotidienne pour aller chercher le journal à la supérette du coin, traversant la résidence fleurie et les buissons odorants, alors que le soleil matinal réchauffe déjà l’air. Le petit café du matin, pris attablé au bar de ma véranda en plein été. Le petit apéro entre potes, certains soirs. Les promenades nocturnes avec ma moitié, au clair de lune, sous les cieux étoilés, main dans la main, yeux dans les yeux et la zigounette dans le pilou-pilou. Un verre de bon whisky pure malt avec une bonne pipe. Une promenade sur la plage, les pieds dans l’eau. Ou même une petite promenade en voiture ou quelques mots échangés avec la jolie caissière du supermarché…

J’ai des dizaines, que dis-je, des centaines de petits plaisirs qui rendent mon existence douce et enivrante, et je pourrais ici, si j’en avais le temps (et l’envie), vous en noircir d’innombrables pages.

Après…

imageLa petite vieille qui me pousse pour me passer devant dans la queue de la supérette, la gamine qui jette son papier de bonbon par terre dans les buissons, le mec qui fait hurler son scooter au pot percé devant ma véranda, le voisin de mon pote qui décide de jouer de la perceuse à 23h alors qu’on vient à peine d’entamer la deuxième bouteille de Ricard, les jeunes qui viennent vous coller du Jul à fond tandis que vous embrasser votre compagne au passage d’une étoile filante, le type qui jette sa cigarette dans le sable, le mec qui jette son McDo par la fenêtre de sa caisse ou encore le vieux con qui insulte la caissière parce qu’elle ne va pas assez vite… est-ce ma faute si le destin les a mis sur mon chemin ? N’est-ce pas un signe divin à mon égard pour me pousser à bouter la connerie et l’incivilité hors de mes petits plaisirs quotidiens ? N’est-ce pas comme si un démon gardien (parce que l’ange a depuis longtemps posé sa dem’) me tapotait sur l’épaule et me disait « bon, allez, c’est à toi, là » ? Ne suis-je pas, finalement, la victime dans toutes ces histoires ? Victime de l’agression de la connerie humaine ?

Bon, la victime, le juge et le bourreau, certes. Mais la victime quand même ?

Je plaide donc la relaxe, messieurs les juges. Je plaide la relaxe et, même, j’irai plus loin : je réclame votre absolution.

Ah. Et pour ceux qui se demandent… non, je ne fume pas.

Bonne fin de week-end à tous. Plein d’amour et de tendresse.

 

 
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Commentaires

Ecrit par jymmyelloco le 04/08/2019 à 19:56

 

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Ce méa culpa me fait plaisir.

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