Publié le Mardi 28 mai 2019 à 11:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'OMS reconnait l'addiction aux jeux vidéo comme trouble mental

Et ça ne fait pas que des heureux

On vous en parlait la semaine dernière. L'OMS a officiellement reconnu l'addiction aux jeux vidéo comme un trouble mental, lors de sa révision de la Classification internationale des maladies.

Une décision qui suit les nombreux rapports et preuves d'une corrélation entre la dépression, ou détresse psychologique, et l'addiction aux jeux vidéo. En effet, le MRI (Mental Research Institute), basé en Californie, a pointé des similitudes entre l'addiction aux jeux vidéo sur le cerveau des enfants et... l'addiction aux drogues dures ou à l'alcool sur celui des adultes.

Cette nouvelle liste de maladies sera effective dès le 1er janvier 2022 (ça prend du temps, apparemment, de graver toutes les listes sur des tablettes de marbre).

Sauf que cette décision ne plait pas à tout le monde : des représentatns de l'industrie du jeu vidéo d'Europe et de 7 autres pays ont demandé à l'OMS de bien vouloir ré-examiner ce choix. Ils contestent les rapports et expertises et estiment qu'il faut plus de temps et d'études menées par des organismes indépendants pour pouvoir valider cette décision. Ils accusent d'ailleurs la Chine et la Corée d'avoir fait pression pour cette reconnaissance "officielle". Car même si elle n'a aucune force de loi, ces deux pays pourront s'appuyer sur cette décision pour légiférer plus strictement sur le jeu vidéo.

Le SELL, notamment, a pris position contre cette classification :

Simon Little, PDG de l’ISFE, Interactive Software Fédération of Europe, a notamment déclaré : « En tant qu’organisation hautement respectée, l’OMS se doit de fonder ses décisions sur des analyses pertinentes, régulières et globales soutenues par des experts indépendants.  La notion de « trouble du jeu vidéo » de l’OMS ne repose sur aucune preuve suffisamment solide justifiant son intégration dans l’un des outils normatifs les plus importants de l’OMS.  Une fois ajoutées à la liste, ces notions peuvent y rester, à tort, pendant des années.  L’ISFE rejoint les associations professionnelles de jeux vidéo du monde entier afin de demander aux États membres, tout d'abord, de revoir la décision de l’OMS sur l'intégration du « Trouble du jeu vidéo » dans la CIM-11, puis, à court terme, de redéfinir cette notion en tant que « pratique de jeu à risque », et, à terme, de retirer intégralement la notion de « trouble du jeu vidéo » de la CIM-11. »

Bref. Nous sommes tous des débiles mentaux, mais faut pas le dire. 

Surtout vous, en fait.