L'Edito du Dimanche

 

Publié le Dimanche 10 mars 2019 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du Dimanche

La vraie philosophie du ski

imageJ’ai donc passé la semaine au ski. Pour moi, le ski, c’est simple : descente pépère, petite mousse en haut des pistes, avec vue imprenable sur la vallée enneigée, et redescente à la cool. Tranquilou Bilou. Peinard.

Sauf que, comme disait mon ami Jean-Paul, Paulo pour les intimes, « l’enfer, c’est les autres ». Tout le monde n’a pas la même philosophie du ski. Et vous me connaissez. J’suis pas du genre à m’énerver facilement. Enfin, si, peut-être, en fait. Mais merde, quoi.

Dès la première descente, j’y allais à mon rythme, avec un style proche du lamantin arctique bourré, quand une petite connasse m’a coupé la trajectoire à vive allure, manquant de me rentrer dedans. Gentiment, je lui ai fait part de mon ressentiment par un « Wooooh ! Putain ! ». Et elle m’a répondu un « va te faire foutre, fils de pute ».
Bien. La donzelle, à défaut d’éducation, avait du répondant. Mais manquait un brin de jugeote. Il faut, en fait, éviter d’insulter les gens sur les pistes, quand on s’arrête ensuite 50 mètres plus bas pour consulter son smartphone.
Enfin, il faut se dire que son genou guérira. Quand on lui aura replié la jambe dans le bon sens. Et puis, pour la rééducation, elle pourra toujours revenir à la montagne cet été chercher son iPhone XS Max, une fois que les neiges auront fondues. Je ne l’ai pas lancé trop loin. Certes, dans une crevasse, mais pas trop loin quand même.

En tout cas, elle gueulait. Il y en a une autre, qui gueulait, c’est ma femme. Entre les mots « psychopathe » et « danger public », j’ai compris qu’elle m’imposait une inscription à un cours de ski.
Moi, les cours, j’ai arrêté après la deuxième étoile. Ensuite, j’ai skié en famille et ai progressé tranquillement, jusqu’à avoir, aujourd’hui, un niveau correct. Suffisamment correct, en fait, pour pouvoir redescendre une piste sur un ski après quelques bières au restau d’altitude. Un seul ski parce qu’en chaussant le deuxième, il est parti tout seul, quoi. Ça arrive. Enfin, à moi, ça m’arrive. Surtout quand la serveuse m’offre un Génépi. Et il faut être honnête. Le Génépi, c’est dégueulasse. Il en faut en moins 10 pour faire passer le goût.

imageMais soit. Ma femme m’a inscrit aux cours de 3ème étoile. Pour mieux « gérer mon ski » et « améliorer ma sociabilité et mes rapports avec les autres ». Et voilà comment je me suis retrouvé avec des mouflets de 6 à 10 ans dont les seuls sujets de conversation tournaient autour de Gulli, Fortnite et le dernier single de Dadju. Rapidement, le mec en rouge qui dirigeait le groupe et qui voulait qu’on l’appelle « Antoine » m’a demandé de me placer en dernier, pour aider si un gamin se viandait. Rapidement, il m’a plutôt dit de skier juste derrière lui. Faut dire, le môme juste devant moi est tombé et comme je n’avais pas envie de m’arrêter, je lui ai skié dessus.

Enfin, il faut se dire que son coude guérira. Quand on lui aura replié le bras dans le bon sens.

C’est quand j’ai balancé un autre gamin d’un télésiège parce qu’il ne voulait pas comprendre que les chocos-BN, c’est de la merde plein d’huile de palme et qu’il fallait le jeter, qu’on m’a finalement changé de groupe. D’un autre côté, le gamin a survécu, hein. Même s’il est tombé sur les rochers. Et puis, il faut se dire que son bassin guérira. Quand on lui aura retourné dans le bon sens.

On m’a donc basculé sur un cours adulte. Avec un mec en rouge de 60 ballets qui ressemblait à une momie tellement il était ridé (le soleil, ça abîme). Et qui voulait qu’on l’appelle « Georges ». Et qui ne comprenait pas, apparemment, l’intérêt de s’arrêter boire un coup après chaque remontée mécanique. Finalement, j’ai été viré du groupe quand j’ai tenté un saut sur une belle bosse. Mais quelle idée, aussi, de s’arrêter en plein milieu d’une piste, juste après une bosse. C’est dingue le nombre de skieurs de merde qui n’ont toujours pas compris qu’un arrêt, ça se fait sur le bord d’une piste. Et là où on peut être vu. Enfin. J’suis persuadé que même si c’est plus long quand on est vieux, Georges guérira. Une fois qu’on lui aura retiré mon ski de la mâchoire.

imageComme je n’avais plus de ski, et comme j’en avais marre du nombre hallucinant de gros cons qu’il y a sur les pistes, j’ai décidé d’intégrer le club des gros cons moi aussi. Autrement dit, j’ai pris des cours de surf. Non parce que soyons honnêtes : les plus cons sur les pistes, ce sont les surfeurs. Haut la main. Très très haut la main. Un surfeur, ça n’en a rien à foutre des autres. Ça ne maîtrise pas ses trajectoires, ça coupe la piste sans regarder, ça s’arrête en plein milieu et surtout, dans les queues de télésièges, ça ressemble à un convoi d’handicapés moteurs et mentaux en perdition sur un pied. Les surfeurs, c’est comme les sangliers : y’en a chaque année un peu plus, c’est une vraie nuisance et on se pose la question : « Mais que font les chasseurs, putain ? ».
Et pas la peine de me sortir un « oui mais pas moi, c’est différent, j’assure ». Non. Vous avez l’impression de maîtriser. Jusqu’au moment où vous chopez un gamin qui n’avait rien demandé à personne et qui se fait percuter par l’arrière, plus violemment que s’il avait décidé de devenir enfant de chœur. 

Sauf qu’en fait, le surf, ce n’est pas pour moi. Déjà, parce qu’on passe tellement de temps le cul par terre qu’on finit la journée plus mouillé qu’une écolière à un spectacle de Kev Adams. Ensuite parce que je n’ai pas le style surfeur et puis c’est tout. Je n’ai pas les cheveux longs, je n’ai pas réussi à trouver une combi qui ressemble à un baggy et je suis plus du genre à balancer un grand coup de planche dans la gueule en lançant un « Ouah, c’est fun » qu’à vouloir faire chier les marmottes en saccageant leur habitat naturel en hors-piste.

Voilà donc comment s’est déroulé mon premier jour de vacances de sport d’hiver.

La fin de la semaine, je l’ai donc passée à faire la même piste. Faut dire, y’avait un bar d’altitude en haut. Une piste, une bière. Une piste, une bière. Une piste, ah merde, j’ai oublié mes skis, pas grave, une bière. Une piste, une bière…

Et vous savez quoi ? Je pense que j’ai la meilleure façon de faire du ski qui existe.

 

 
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Commentaires

Ecrit par 10r le 10/03/2019 à 14:24

 

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Bon,, on a compris que tu n'aimais pas le génépi.. Parigot vasmiley 10

4890 Commentaires de news

Ecrit par yaknnc le 13/03/2019 à 10:47

 

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c est nul le ski !

562 Commentaires de news

Ecrit par yaknnc le 13/03/2019 à 10:48

 

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J en reviens et c est nul le ski ! smiley 5

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