L'Edito du dimanche

 

Publié le Dimanche 24 février 2019 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du dimanche

A la mode de chez moi

image« T’as vu, t’as vu, t’as vu… Karl Lagarfeld est mort ».
« Qui ? »
« Coaaaaa ? Tu ne connais pas Karl Lagarfeld ? »

Voilà en gros le début de la discussion sans intérêt qui s’est déroulée il y a quelques jours entre un pote et moi.
Enfin, à bien y réfléchir, il s’agit plus d’une « connaissance », au final, que d’un pote. Non parce que si ça avait été un vrai pote, il aurait su que la récente hausse du prix de la bouteille de MacAllan était, pour moi, un sujet d’inquiétude bien plus important, un coup bien plus dur pour mon moral, voire même une sorte d’annonciation cachée de l’imminence de l’Apocalypse, plutôt que la disparition d’un quelconque découpeur de rideaux pour en faire des jupes.

La suite de la conversation a été du même acabit. Comprenez plutôt « du même intérêt ». Ou plutôt « du même manque d’intérêt ».
Ça commencé sur le fait que déjà, c’est Karl Lagerfeld, pas Lagarfeld. Ni même Lagarfield comme j’ai pu le lire ici ou là. Parce que Lagerfeld était petit et en noir et blanc, Lagarfield doit être un mélange avec un chat roux et lagarfeld un centre de triage de TGV situé dans l’Est.

Et ensuite, de citer Desproges sur le fait de reprendre deux fois des moules.

imageBon. Je suis conscient que pour certaines des personnes qui suivent régulièrement l’Edito du Dimanche, le rapport entre un tricoteur de pull-over en acrylique et une marmite de moules n’est pas à première vue évident. C’est pourquoi je me permettrai de citer le bonhomme :
« J’ai pas peur de l’avouer, j’avais quarante ans passés, eh bien, le jour de la mort de Brassens j’ai pleuré comme un môme. J’ai vraiment pas honte de le dire. Alors que – c’est curieux – mais, le jour de la mort de Tino Rossi, j’ai repris deux fois des moules. »

Et bien moi, c’est pareil. A la limite, pour l’hommage, quand Jean-Paul Gaultier passera l’arme à gauche, les moules seront marinières. Mais sinon, le monde de la mode me passe par-dessus la tête. Mais très largement par-dessus la tête. Genre satellite. Et le genre de satellite qu’on a envoyé pour déconner, le truc qui ne sert à rien. Du type « satellite envoyé en orbite pour émettre un bip toutes les 5 minutes ». « Pour étudier le son dans l’espace ? » « Non » « Pour communiquer avec les aliens ? » « Non, non, comme ça, juste pour faire des bips ».

imageJ’avoue que l’observation de cotons-tiges mobiles habillés avec des bouts de tissus extravagants que seules les actrices sont assez connes pour porter dans la vraie vie me laisse de marbre et m’indiffère au plus haut point. Je ne sais plus si c’est Victor Hugo ou Charles Baudelaire, ou même moi, qui disait « Les femmes, si y’a rien à attraper pendant la levrette, ça m’emmerde ».
Oui, bon, ça doit être moi, en fait. Mais ça résume bien la chose : la taille mannequin, c’est d’un chiant… Et comme je n’ai jamais été pris de priapisme en matant des abat-jours, le monde de la mode m’a toujours gonflé.

La mode en général, d’ailleurs, m’ennuie, voire me révulse au quotidien. Parce que les seules fois où je me suis peinturluré les cheveux en vert ou bleu, c’était pour une partouze sur le thème des Télétubbies et la seule fois où j’ai remonté mon froc au-dessus des chevilles en faisant des ourlets, c’est pour aller à la pêche aux moules. Pour évoquer deux tendances "modes" actuelles. Et en toute modestie, si mettre les mots partouzes et moules dans une même phrase est assez courant et pourrait, même si ce n’est pas le cas ici, faire croire qu’on parle d’un même thème, rajouter les Télétubbies au milieu frise le génie. Ou la maladie mentale. Oui, bon. D’accord. Va pour le second choix, alors.

Et difficile de clore cet édito sans citer, une nouvelle fois, le Maître. Non, pas moi. Mais c’est gentil de me considérer tel quel. Pour le coup, là, je parlais une nouvelle fois de Desproges. Qui disait justement en parlant de la mode :
Est-il Dieu possible, en pleine mouvance des droits de la femme, que des bougresses se plient encore aux ordres fascisants d’une espèce de Ubu prostatique de la mode, qui au lieu de crever de honte dans son anachronisme, continue de leur imposer le carcan chiffonneux de ses fantasmes étriqués, et cela, jusqu’au fin fond populaire de nos plus mornes Prisunic ?
Je t’en prie, ma femme, ma sœur, mon amour, mets ton jean, ou reste nue, mais ne marche pas dans la mode, ça porte malheur.
Bref, Karl Lagerfeld est mort. Et je n'en ai rien à foutre.

 

 
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Commentaires

Ecrit par XYZ972 le 25/02/2019 à 02:39

 

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Et difficile de clore cet édito sans citer, une nouvelle fois, le Maître.

Bizarrement, j'ai cru que tu allais citer Maitre Gims.

Ça provient forcément d'une réminiscence d'un de tes anciens éditos du dimanche.
Je suis presque sûr que tu dois connaître les paroles de ses chansons par cœur à force de les entendre.

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Ecrit par Mikis le 25/02/2019 à 09:55

 

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Pour citer un autre grand maître (toujours pas Gims, désolé XYZ972 !)

La mode est une forme de laideur si intolérable que nous devons la changer tous les six mois.
Oscar Wilde

1444 Commentaires de news

Ecrit par Papa Panda le 25/02/2019 à 12:06

 

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Inscrit le 26/03/2014

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Vous parlez de gym, mais je suis sûr qu'aucun de vous n'y va en faire ^^".

Bon sérieusement, arrêter de parler de ces gens ce qui leur apporte une valeur ..

c'est triste de résumé l'édito de Cédric à ce truc.

Comme si j'allais encore parler de l'image en haut de cet édito qu iest de la merde britanique bordel (et la faute est volontaire ^^").

Sinon tout ça pour du osef de ma part ,hihi

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