Publié le Dimanche 6 juillet 2014 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du dimanche

J'ai des pertes...

Si vous êtes un habitué du site, ou si vous nous suivez depuis un bon moment, vous savez très certainement à quoi nous ressemblons. Plusieurs photos circulent dans ces pages et nous ont déjà dévoilés. L’occasion pour vous de mettre un portrait sur ces innombrables mots qui parsèment le site, et l’occasion pour nous de vous faire découvrir le vrai visage du génie.

Vous avez Vincent qui, malgré les ans qui défilent, a toujours sa bonne tête de petit minet. Même s'il tente de s’offrir une fausse maturité en laissant pousser une « barbe naissante », il ne trompe personne et ressemble plus à un Village People qui vient tout juste d’accéder à la puberté. Il n’y peut rien. Notre Justin Bieber à nous semble destiné à ressembler éternellement à… un petit minet, tout simplement.

Walid, notre notre cheik musulman affilié à Al-Qaïda, est glabre, par contre, même si en cela il se distingue des préceptes que lui ont enseignés ses mentors Oussama et Ayman. La raison en est simple : il ne supporte pas la barbe « parce que ça le pique quand il se fait des bisous ». Ajoutez cela au fait que « quand je bois, j’en fous partout sur ma djellaba et ça peut provoquer des courts-circuits avec ma ceinture » et vous comprendrez qu’il préfère éviter le moindre poil sur son visage.

Sylvain est un mélange entre Machine (voir le film 8mm) et la bête du Gévaudan, ou tout du moins ce que la bête du Gévaudan aurait été si on lui avait prodigué une épilation intégrale et maravé la tête à coups de barre de fer. Autrement dit, il a un aspect physique qui fait peur. Mais ce n’est rien comparé à quand il se met à parler.

Enfin, Alexandre est l'archétype de l'étudiant en littérature et/ou Histoire : une sorte de hippie à l'épaisse tignasse bouclée et dont le goût en matière de fringues n'est pas sans rappeler la mode « mendiant roumain aux feux rouges un soir d'hiver ».

Et puis il y'a moi. Moi que vous connaissez tous. Et qui trimballe son imposante carcasse par monts et par vaux depuis trop longtemps déjà. Moi. Le bougon bonhomme quintal qui fait pleurer les enfants et changer les grands-mères de trottoir. « Le gros » pourriez-vous même dire pour me qualifier. Mais alors tout bas sous peine de risquer de repartir avec vos dents dans un mouchoir et devoir hypothéquer votre baraque pour vous les remettre en place. A moins d'aimer l'idée de manger avec une paille jusqu'à la fin de vos jours.
Oh, je ne me le cache pas, hein. Je suis même assez lucide sur le sujet. J’ai plus le physique Nesquik que tablette de chocolat. Au fil des années et des excès, je me suis façonné un airbag naturel à grands renforts de trop plein de bouffe et de boisson. Je me suis abîmé, au sens propre comme au sens figuré, dans les méandres culinaires de la facilité calorique, sans pour autant, je tiens à le préciser, ne céder à la médiocrité gustative. On parle « d’amateur de bonne chère » dans ces cas-là. Ouaip. C’est synonyme, en général de « il a tellement bouffé et bu qu’on dirait qu’il a becté un bœuf ».
Enfin bref. De renouvellement de garde-robe en renouvellement de garde-robe, j’augmentais de taille au fil du temps. Et je voyais bien que, plus que tout, ces dernières années, mon pouvoir de séduction s’était étiolé et transformé en capacité d’attraction de femmes, certes toujours désirables, mais à la limite de la flétrissure ou de l’implosion. Pour être plus clair, je pêchais plus du thon que du frétillant gardon.

Planquez vos femmes. Planquez vos filles. Planquez même vos mères, ouais. Je reviens sur le marché. Plus en forme que jamais. Plus percutant, plus affûté, plus affamé. La gaule et les appâts tendus comme la corde d’un luth.

J’ai perdu plus de 20 kilos ces derniers mois.

Ha ha ha. Ça vous en bouche un coin, ça, hein, avouez. J’ai fondu comme un rondouillard bonhomme de neige en plein soleil d’été. Si l’on oublie même les excès de ce week-end que je ne manquerai pas d’évacuer dans la semaine, j’en suis même à 22 kilos de perdus.
Plus qu’un régime sec, puisque finalement si vous lisez régulièrement ces éditos vous êtes au courant de mes régulières frasques et débordements alcooliques, j’ai accompagné madame dans un régime restructurant, qui vous réapprend en fait à manger, sans pour autant réellement vous priver. Efficace. La preuve. J’ai perdu l’équivalent du poids actuel de ma fille cadette… Madame, elle, a retrouvé sa taille d’adolescente et est donc plus désirable que jamais. Avis aux amateurs. Mais je vous préviens, une « restructuration culinaire » ne veut pas dire « restructuration du caractère ».

Alors je vous rassure. Je garde une certaine carrure. Une certaine silhouette qui continue de faire pleurer les enfants et changer de trottoir les grands-mères. Mais la menace est plus musculaire, moins rondouillarde. Et si je ne donne plus l’impression d’avoir gobé un enfant tout cru, je reste plus proche de la motte que de la brindille.

Ne croyez donc pas que mon coup d’épaule est moins puissant. Que ma droite est moins percutante ou que, surtout, ma langue est moins acérée. C’est pire, finalement, puisque je cours plus vite, plus longtemps, je saute plus haut, je tacle plus méchamment… Je suis plus dangereux que jamais. Faut juste que j’aille me racheter des fringues parce que là, tout de suite, je perds mon pantalon et je nage dans mon slip.