Publié le Dimanche 1 août 2010 à 12:00:00 par Cedric Gasperini
Je hais les tongs
1er jour d’août. Déjà la moitié des vacances pour les écoliers. Encore trois semaines avant les miennes.
Aujourd’hui, j’aimerais vous parler de deux choses. L’une légère, l’autre plus grave. La plus légère, c’est l’intolérance. Cette intolérance crasse dont nous sommes fréquemment victime. Jusqu’à la nausée.
La plus grave, ce sont les tongs.
L’intolérance, déjà. Et plus que l’intolérance, c’est l’extrémisme notoire de certaines personnes. A ce niveau, Internet est une plaie. Une véritable plaie. L’ouverture du monde et la communication envers le monde offre une tribune à tous les crétins et les abrutis de la planète. Et chez nous, en France, nous en avons un bon paquet.
Notez que, plus précisément, ce n’est pas vraiment Internet qui est en cause. De la même manière que l’écran d’ordinateur et la télévision (même regardés d’un peu trop près), n’abîment pas la vue (hé oui), mais agit comme un révélateur d’un problème déjà présent, Internet ne transforme pas les gens en crétins congénitaux : il les révèle tels quels. Mais ils l’étaient déjà, il ne faut pas se leurrer.
Au milieu de centaines de gens très bien, à la bonne éducation, et qui se servent d’Internet pour échanger, dialoguer, apprendre, enseigner, ou simplement se divertir, on trouve des connards pédants, intolérants, qui tentent d’imposer leur idée à tout prix. Pas forcément une idée puante ou aux mœurs douteux, d’ailleurs, mais leur idée. Leur point de vue. Qui, bien entendu, est le seul et unique valable selon eux.
Et comme vous n’avez pas la même idée qu’eux, ils vous rabaissent, et vont jusqu’à déformer vos dires, transformer vos paroles et vous pointer du doigt avec dédain, juste pour prouver que vous êtes dans l’erreur.
Un exemple : prenez ma phrase parlant des abrutis « Et chez nous, en France, nous en avons un bon paquet. » Imaginez de tomber sur ce genre de personnes, et pour le coup, persuadées du contraire. Elles vont alors vous dire que vous n’aimez pas la France, que vous n’avez qu’à aller ailleurs et d’abord, que vous ne connaissez pas le monde entier pour savoir si oui ou non il y en a moins ailleurs et que bref, vous êtes un con et que vous ne savez pas de quoi vous parlez. Pan. Emballez c’est pesé.
Sauf que pour le coup… j’ai juste dit qu’on en a un bon paquet en France. Il suffit d’ouvrir les yeux et de s’en rendre compte. Je n’ai pas dit que la France est un pays de merde et qu’on est mieux ailleurs. Du tout. Jamais. J’ai juste décrit un état de fait. Emis un avis personnel basé sur mon observation…
Quand on fait un métier public comme le mien, ce genre d’énergumène, on en rencontre à la pelle. On s’y heurte fréquemment. Et c’est toujours aussi ingérable. Vous aurez beau leur démontrer qu’ils mentent, déforment vos propos et que votre point de vue, aussi désolant ce soit pour leur petit égo, n’est pas moins valable que le leur, ils resteront bien campés sur leur position.
Un jeu dont la note n’est pas assez élevée pour eux, une critique qu’ils pensent n’avoir pas lieu d’être, voire même une simple phrase qui, à la base, ne porte aucunement à discussion mais qui, pour le coup, ne leur convient pas.
Aucun débat n’est possible, finalement, avec ce genre de fasciste de la pensée unique.
Et de telles personnes qui tentent à tout prix d’imposer leurs idées, on en trouve plein le net. Malheureusement. Ils viennent pourrir les forums, les commentaires… c’est un peu le choléra du net.
Et après des années passées à écrire sur la toile, j’avoue arriver au bout de ma patience et ne plus les supporter. Du tout. N’avoir plus l’envie ni l’énergie de leur expliquer qu’il faut peut-être enlever ses œillères et s’ouvrir sur le monde…
Si d’aventure (et ce sera le cas, ne vous y méprenez pas), certains viennent trainer ici, ne prenez pas la suppression immédiate, sans tentative de dialogue aucune, comme un refus total d’avoir un avis contraire au mien. Mais juste un ras-le-bol complet. A côté de ça, je continuerai de débattre avec plaisir, avec nos lecteurs qui expliquent avoir un point de vue différent, qui dialoguent, qui détaillent leurs propos, qui l’expliquent, qui débattent, sans condamner, sans écraser les autres.
Second thème, bien plus important cette fois-ci : les tongs. Je voulais vous parler des tongs. C’est important. C’est un sujet qui actuellement me ronge l’esprit. Jour et nuit.
Je hais les tongs. Profondément. Viscéralement.
Je déteste les tongs au plus haut point.
Alors attention, je n’ai rien contre les tongs à la plage. Se protéger du sable chaud, marcher sur le bitume brûlant et sale… je conçois totalement l’intérêt des tongs à cet effet. Le sable n’ira pas se nicher dans les replis et coutures de chaussures fermées, elles se mettent et se retirent facilement… non, les tongs à la plage, c’est une excellente, merveilleuse invention. Je n’en porte pas, certes, mais uniquement parce que je déteste cette idée d’avoir un truc entre les doigts de pied. Mais j’en comprends et en conçois parfaitement l’utilité.
Par contre…
Les tongs en ville.
J’ai un rejet violent du port de la tong en ville. J’en croise en plein Paris, dans le métro, dans la rue… Et je trouve ça complètement horrible. Détestable. Cette tong qui parfois s’enlève et vous fait faire deux ou trois pas pied nu… Les rues sales, noires de crasse, le métro puant et poisseux… et surtout, cette inesthétique crasse. Je ne comprends pas ces femmes qui mettent des tongs et offrent leurs pieds à la saleté ambiante. Cette ficelle de la honte qui vous passe entre le gros orteil et le secundus (oui, c’est le vrai nom du second orteil), le tout sur une semelle de plastique bon marché, ce claquement horripilant de la semelle qui collée par la sueur et la moiteur du pied, est d’un seul coup relâchée et vient heurter le sol.
Sans compter que, avouons-le, certains pieds feraient mieux de s’enfermer dans des chaussettes, de se cacher, moches, tordus, noueux…
Je hais les tongs.
Je leur préfère mille fois les nus-pieds.
Bon. Vous allez me dire que les nu-pieds, comme le prouve leur nom, ne protègent pas forcément plus les pieds de la saleté extérieure. Ni ne cachent forcément plus certains pieds peu ragoûtants.
Certes. Mais d’une, je n’ai pas dit que ma haine de la tong était logique. De deux, je préfère les nu-pieds, c’est comme ça et pas autrement.
Voilà. Je terminerai ce long édito par vous parler de notre nouveau rédacteur, Maxime. D’autres suivront très prochainement, normalement. Notez que vous avez déjà plus ou moins fait la connaissance de Sofian, notre nouveau chroniqueur livres. Sofian, un jeune gars doté d’une excellente culture littéraire SF et Heroic-Fantasy et qu’il ne faut surtout pas chercher, vu qu’il est ceinture noire 1er dan de karaté.
Et bien maintenant, voilà Maxime. 24 ans, qu’il ne faut pas non plus chercher vu qu’il est pizzaïolo 2ème dan et ceinture verte en poissonnier. Vous apprécierez, j’espère, son style (quasiment) impeccable et son humour.
Quant à la semaine prochaine, c’est une autre semaine. Et ça, ça, ça, c’est super puissant comme phrase.